
Un lamassu assyrien vieux de 2 700 ans, sculpture d'une divinité protectrice, a été récemment réexploré en Irak, stupéfiant les experts par sa taille et son état.
Le Conseil national irakien des antiquités et du patrimoine (SBAH) a annoncé hier que la figure, représentant une tête humaine et un corps semblable à celui d'un taureau ou d'un lion avec des ailes d'oiseau, avait survécu à deux millénaires avec des dommages relativement limités. La sculpture d'albâtre pèse environ 19 tonnes et mesure environ 2,5 mètres de long.
Les fouilles ont été menées par une équipe franco-irakienne dirigée par Ahmed Fakak Al-Badrani. L'archéologue français Pascal Butterlin, professeur d'archéologie du Moyen-Orient à l'université de Paris I Panthéon-Sorbonne, a déclaré à France24 : "Je n'ai jamais rien déterré d'aussi grand de ma vie... Normalement, ce n'est qu'en Égypte ou au Cambodge que l'on trouve des pièces de cette taille."
Selon le communiqué de la SBAH, le lamassu a été commandé par le roi assyrien Sargon II pour garder la nouvelle capitale de Khursbad après sa prise de pouvoir en 721 avant notre ère. La mort du fils de Sargon II a toutefois entraîné le déplacement de la capitale, laissant le lamassu derrière lui.
Il a été découvert pour la première fois en 1992 lors d'une fouille menée par l'Irak. Cependant, l'Irak venait d'être soumis à un embargo économique dévastateur en représailles à l'invasion du Koweït par Saddam Hussein. Cette situation a déstabilisé les systèmes conçus pour protéger le patrimoine culturel de l'Irak, ce qui a entraîné une recrudescence des vols d'antiquités.
En 1995, la tête de la statue a été sciée par des pilleurs qui avaient tenté de la faire sortir clandestinement du pays en 11 parties. La tête a finalement été récupérée et réassemblée, bien que des fissures dues à l'épreuve soient visibles. La tête a été placée au musée irakien de Bagdad, tandis que le corps a été ré-enterré pour sa protection.
Photo: By zaid Al Obeidi Credit AFP
Source: ArtNews